mardi 12 juillet 2016

Terminus : Orme au(x) chat(s)





Je suis cette trajectoire une ou deux fois par mois en revenant d'aller voir ma famille en Bourgogne. Le TGV part vers dix-huit heures ; la plupart du temps il fait noir alors je ne vois rien des paysages qui de toute façon défilent si rapidement qu'on ne fait presque que les imaginer.

Ce soir, après la lecture de quelques pages de Francis Ponge pour préparer le troisième atelier d'été de François Bon… La sensation que je ne suis pas à la hauteur, que cela ne va pas être facile même si j'ai déjà choisi l'objet et écrit quelques fragments lors du trajet aller.

J'ai déposer le livre dans le filet devant moi et je me suis mise à regarder le paysage… l'esprit vide. Quelques bottes de paille cylindriques et le souvenir d'un court poème de Guillevic :

« Vus d'avion il y a
Des quadrilatères
Qui quadrillent la terre »

ont éveillé en moi un désir d'écrire rarement ressenti.

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Sur la pente abrupte,
de lourds cylindres de paille
dans les starting blocks.

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Entre ombre et lumière,
comme un visage... une âme ?
Là, dans le ciel gris.

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Les nuages défilent
entre les lignes électriques.
Le temps du retour.

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Le soleil se couche,
les vallons de blés coupés
comme irisés d'or.

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Ligne bleue qui file...
Juste un autre TGV
devant ma fenêtre.

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Dans l'air frais soufflé,
imaginer sur la nuque
la douceur du soir.

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Le tunnel est court
mais les oreilles bourdonnent.
Des jours, traces pâles.

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Vapeurs de la pluie.
Sous l'horizon qui s'efface ;
devine l'odeur.

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Arriver à Paris...

Les zones artisanales poussent comme des champignons.
La circulation se fait plus denses sur les routes parallèles.
Les zones pavillonnaires s'agglutinent autour de vieilles églises.
Près du bassin de la SIAAP, une main et un œil sur des silos cylindriques.
Les seules lumières dans l'atmosphère devenue grise : celles d'un magasin de luminaires.
Ralentir sur les voies partagées avec les RER ; passer en gare de Maisons-Alfort-Alfortville ; apercevoir les personnes sur le quai. J'y descendrai dans quelques minutes pour attraper le bus qui me ramènera jusque devant chez moi.

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Rails multipliés.
Approche Gare de Lyon.
Ranger le carnet.

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La pluie, les travaux...
Bus : indications floues.
Retour en une heure.

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Il y eut un orme et des chats,
Il y eut un arrêt de bus et un seul chat,
Il reste l'orme dans l'impasse.

Terminus : Orme au(x) chat(s) !
















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